29 - Dans ma vie - Début 2021
JANVIER
Mon rêve
Ce début d’année commence par un entretien avec ma consultante : dernier entretien de phase 1. Et cet entretien va être marqué par une découverte. Au fil de la discussion, on parle du blogue, de mon travail. De mes freins, mes difficultés.
Et d’après vous, qu’est-ce qui pourrait faire que je fais face à autant de résistances ? En plus de tout ce que j’ai déjà découvert évidemment…
Eh bien, je vous le donne en mille : j’ai peur !
Eeeeeencore !
Mais le plus improbable de tout ça, ce n’est pas que je galère par peur, ça je commence à m’y faire, mais le pourquoi de mes peurs.
Je sais que j’ai peur d’exister, mais je découvre maintenant que j’ai aussi peur de réussir et de briller. En écrivant ces lignes, je me demande d’ailleurs si je le découvre ou le RE découvre….il s’est vraiment passé beaucoup de choses en 2020 et je ne sais même plus ce que j’ai découvert tellement la chasse au trésor a été riche…
Toujours est-il que je trouve ça quand même très con d’avoir ces peurs-là quand on a décidé de s’exposer comme je le fais avec ce blogue.
Et c’est encore plus con d’avoir ces peurs-là quand on veut écrire et vendre des livres, avec son nom en 1ère de couverture !!
Dans la foulée de cette découverte, je me dis qu’il est bon d’accepter mes peurs, mais pas me laisser envahir par elles.
Alors je fais quoi à votre avis ?
Un soir, je me plante devant mon ordinateur avec la volonté de faire un truc : écrire un livre. Avec comme intention : m’autoriser à exister, réussir, briller. Tout ça, package complet.
Je passe une grosse partie de ma soirée à écrire, à dessiner une histoire, créer des personnages.
Cette fois, je ne parlerai pas de moi. Non, non. Cette fois, je veux faire voyager les lecteurs dans la vie de quelqu’un qui n’existe qu’à travers ma plume.
Je veux écrire un livre, et ça commence ce soir.
RDV en librairie dans quelque temps !
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La maison à la campagne
Janvier est aussi marqué par un autre grand moment : le déménagement.
Ma précédente expérience chez le notaire en octobre dernier avait été quelque peu planante…je n’étais pas présente, la tête complètement ailleurs, préoccupée par mille choses qui envahissaient ma vie à ce moment-là.
Ce nouveau rendez-vous qui marque le moment de la signature définitive de l’achat de la maison se fait dans un état d’esprit très différent : je suis bel et bien là, physiquement et mentalement. Et en plus, je suis reposée donc assez lucide pour savoir comment je me sens : heureuse !
Quand j’appose ma signature sur l’acte définitif, je prends la mesure de ce qu’il se passe pour moi.
Je change de vie.
Parce qu’acheter cette maison va impacter un certain nombre de domaines dans ma vie :
- Je passe de « la ville » à « la campagne »
- Je passe du « bruit de la ville » au « silence de la campagne »
- Je passe du « silence de la vie en solo » au « bruit de la vie à plusieurs »
- Je passe du « rythme de vie solo » au « rythme de vie à plusieurs »
- Je passe de « j’ai plein de temps pour moi » à « je ne trouve plus de temps pour moi »
- Je passe du « mode bureau » au « mode télétravail »
- Je passe du mode « pause-café/potins avec mes collègues » au « au mode j’utilise ma pause pour lancer une lessive »
- Je passe du mode « je me fais jolie pour aller bosser » à « je me mets en jogging, j’irai jardiner au moment du déjeuner ».
Je passe de l’avant, à l’après.
Et entre l’avant et l’après, devinez qui est passé par là ?
ETC !!!
Ça change une vie ETC, soyez en sûr !
« L’après » commence par une super journée : celle de l’aménagement dans la nouvelle maison.
Ce jour-là, je me sens heureuse et chanceuse de vivre ce moment que j’ai voulu…même s’il m’est arrivé de freiner des deux pieds pour ralentir son arrivée. Mais ce temps-là me semble faire partie d’une autre vie.
Dans la journée, je me pose un moment toute seule sur une marche d’escalier et j’observe ma famille et mes amis, mon compagnon, ses enfants : tout ce petit monde que j’aime profondément et qui partage ce moment qui marque un grand tournant dans ma vie.
Le glin-glin-glin de Maracas résonne particulièrement fort aujourd’hui.
J’observe ce moment et je dis MERCI. Je sens une énorme gratitude, je la sens physiquement. À cet instant précis, seule sur une marche, je vibre l’énergie de la gratitude. Et ce mot « gratitude » prend tout son sens. Je comprends bien ce que veut dire sentir, vibrer quelque chose : dire MERCI c’est une chose, mais sentir cette vibration de gratitude en soi, c’est bien plus intense, bien plus réel.
Bien plus sincère.
Bien plus nourrissant.
Je m’autorise une danse avec Maracas ! MERCI la Vie !
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En télétravail
Je ne suis pas une très grande bricoleuse alors je suis heureuse d’avoir réussi à aménager mon bureau avec l’aide de ma famille . Une fois les peintures faites, le parquet posé, je pose toutes mes affaires.
Il y a mon bureau, mon ordi, des tableaux plein les murs et des livres plein les étagères.
C’est mon univers de travail : j’ai besoin de lumières, de couleurs, de livres, de photos, de peintures. Ça déborde un peu de partout, mais c’est comme ça que je me sens bien pour travailler. Dans un tourbillon de vie.
Mon univers de travail me plait, mais si on parle du boulot en lui-même, l’histoire n’est pas la même.
Les problèmes et les contrariétés réapparaissent. Et mon niveau de stress remonte en flèche.
Mon niveau de ras le bol aussi.
Durant cette période, je suis soulagée de vivre à la campagne. Je m’aère au calme chaque fois que je sens que je pourrais craquer, et croyez-moi, ça arrive quelques fois !
Je me remets beaucoup en question : les évènements font que je me demande à quel point je vais être capable de gérer les problèmes qui se présentent. Et, en toute honnêteté, à quel point j’en ai envie. Mes questions existentielles font leur grand retour.
Je commence l’année en perte d’équilibre.
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FEVRIER
Au travail
On prend les mêmes, et on recommence. Je suis contrariée au travail, frustrée et particulièrement déprimée.
Rien ne se passe comme je veux.
J’ai les nerfs à vif.
Je passe en mode « préservation ». Je pars marcher tous les jours à ma pause, je fais du yoga dès que possible, et je fais la respiration de l’oiseau chaque fois que j’ai cette très désagréable sensation de vivre un crash intérieur.
Le burn-out de septembre dernier plane au-dessus de moi.
C’est à cette période-là que je découvre un truc encore plus efficace que le yoga ou la respiration pour passer mes nerfs : les mauvaises herbes !
Quand ma tête est trop pleine de ruminations, j’enfile mes baskets, mes gants de jardinage et je sors désherber. Même sous la pluie, rien à faire. Désherber me met direct en état méditatif et me calme.
Improbable !
Improbable, mais ça tombe vraiment bien, car il y a vraiment plein plein plein de mauvaises herbes dans notre jardin !
Mon compagnon est finalement assez content quand je suis stressée : je lui fous la paix et en plus, je fais un truc qu’il n’aime pas faire…
Il y a vraiment du positif partout !
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Glin-glin-glin
Aujourd’hui, j’ai la bonne surprise de recevoir un mail de Monica.
Objet : « Commentaire positif ».
Ouh, génial !! Bob est aux aguets et moi aussi, j’avoue. Toujours humaine, toujours un peu blessée, toujours besoin d’être rassurée, parfois.
Ce mail concerne le blogue : une dame que je ne connais pas, mais que je remercie de tout cœur me transmet attention et encouragements :
« Marie-Julie, Merci de votre partage d’expériences où je retrouve bien mon propre vécu, c’était en 1996, à Nantes ! Et pour votre style, un petit côté humoristique à la Nicole Buron : j’adore, vous avez de l’avenir ! Tout le meilleur pour vous pour la suite. »
Nicole Buron ? Rien que ça !
Wow ! Merci Madame !
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La vie à 2, la campagne, le boulot
Bon la campagne, c’est génial. Je ne conteste pas.
Le bruit des oiseaux, les Pyrénées au lever du soleil, l’air pur, les mauvaises herbes à volonté pour passer mes nerfs…tout ça tout ça. Génial.
Mais vous savez quoi ? En ce moment, la ville me manque. J’ai besoin de bruit, de gens, de mouvement autour de moi.
J’en ai marre de désherber, d’accueillir les artisans les uns après les autres, de passer l’aspi, de faire des lessives et de m’entendre demander : « On mange quoi ce soir ? ».
J’en peux plus ! Rendez-moi ma vie !
J’ai envie de fuir tout ça et d’aller m’oublier dans la foule de la ville.
Je déprime un peu et le boulot ne m’aide pas. Le cumul des contrariétés des semaines passées a laissé des traces.
Ingrate. C’est le mot qui me vient. Je m’accuse bel et bien de l’être, ingrate. Comprenez bien : ma vie va globalement très bien. J’ai de la chance de vivre dans un joli cadre, avec un homme que j’aime, des amis que j’adore, une jolie famille, d’avoir un boulot (malgré mon mal-être que j’essaye plus ou moins bien de faire taire), des collègues sympas…
Et malgré tout ça, je ne respire pas le bonheur à pleins poumons.
Et vous savez pourquoi ?
Parce que je ne réponds pas à mes besoins !
J’ai besoin d’être détendue, je suis stressée ; j’ai besoin de me sentir vivante, je me sens éteinte ; j’ai besoin d’être enthousiaste, je me sens lasse. Je vous épargne la suite de ma liste.
Bref, je suis l’opposé de ce que j’ai besoin d’être.
Mon boulot y est pour quelque chose. Je ne m’épanouis plus du tout dans ce que je fais. Pas de Wow.
Mais je persiste, car je n’aime pas l’échec, je n’aime pas rater alors je continue, tous les jours, à faire ce que je dois faire, en essayant de me convaincre que j’aime le faire, et que d’une façon ou d’une autre, tout ça va finir par aller mieux.
Le sourire de façade et l’autopersuasion peuvent faire des miracles ! … même si le miracle ne dure qu’un temps…
Si j’ai eu du mal avec le sujet sur les pièges relationnels, je sais maintenant que c’est une période de ma vie où j’ai nagé en apnée dans les pièges pendant de longues, longues, longues semaines.
Après ma période « déni », je m’apprête à entamer ma période « prise de conscience ».
Je progresse !
À mes questionnements sur le travail, s’ajoutent les joies de la vie à deux que je découvre lentement, mais sûrement.
Mon compagnon a un don : poser les choses où bon lui semble. C’est totalement spontané chez lui. Il a un truc à la main, il veut le poser, il le pose. Pas plus compliqué que ça. Par exemple, s’il a une cuillère à la main quand il entre dans mon bureau, et bien, il pose la cuillère sur mon plan de travail et voilà. Tant que la cuillère n’aura pas l’idée de s’envoler toute seule comme une grande jusqu’à la cuisine, elle restera sur mon bureau. Et la probabilité que la cuillère prenne cette initiative est assez proche de zéro !
C’est le moment où je pars arracher les mauvaises herbes…parce que ça m’énerve !!!
Je progresse avec la colère : j’arrive à la sentir de mieux en mieux depuis qu’on vit ensemble ! Je fais de nets progrès : je la refoule de moins en moins !
Toujours est-il que je me sens obligée de parler à mon compagnon et de lui expliquer un truc : j’ai du mal avec le désordre, le sien particulièrement. Moi qui ai toujours vécu seule, je suis habituée à ce que chaque chose soit à sa place et y reste. Un poil rigide la fille, mais c’est comme ça.
Je sais que je l’accuse d’être bordélique, et que je le suis moi-même bien que je ne l’assume pas. Je travaille donc la question de mon bordel personnel qui est probablement concentré dans ma tête puis, quand je me sens prête, je vais lui parler de son bordel à lui.
Bon, et surprise, il me comprend ! J’en conclus que j’ai réussi à lui parler sans l’accuser ! Bravo à moi. C’est déjà ça, je sais maintenant faire des colères constructives !
Mais ça ne change rien au fait que suivre mon compagnon à la trace et jouer au petit Poucet ne m’amuse pas.
On décide alors de trouver ensemble un mot de code qui sera le signal à chaque fois qu’il laisse trainer du bazar. L’idée est d’éviter de rentrer dans le reproche, de faire passer le message en douceur. Donc dans ces cas-là, il me suggère de lui dire : « Tu m’emmerdes à tout laisser trainer ! »…
Je crois qu’il n’a pas compris le principe de mot de code : c’est censé désamorcer la bombe, pas la faire exploser… pas sûre qu’au moment venu, le mot de code choisi crée une ambiance propice. J’aurai d’ailleurs l’occasion de le vérifier
Les joies de la vie à 2…
Je repars désherber…
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MARS
Je décide une chose : ralentir.
Ralentir ma vie autant que le pédalage frénétique de mon cerveau.
Et puis, je décide une 2e chose : m’aimer encore un peu plus.
Alors tous les jours, je prends l’habitude de me coucher en ayant fait 3 choses qui m’ont profondément fait plaisir et répondu à mes besoins. Et ça, ça me fait du bien parce que des choses qui me font plaisir et qui répondent à mes besoins, il y en a plein, mais elles sont noyées dans celles qui ne font pas plaisir.
J’ai décidé d’inverser la tendance.
Et Maracas s’en donne à cœur joie pour me donner un coup de main.
Je retrouve presque mon équilibre en me concentrant sur ce qui va et sur mes besoins. Et en continuant à désherber, régulièrement.
Cliquez ici pour lire la suite : 30 - Écoute !