Dire ''Pardonne-moi'' n'a rien à voir avec le pardon véritable
À cause de notre éducation religieuse et familiale, la plupart d’entre nous avons appris que nous devons demander pardon aux personnes que nous avons pu blesser lorsque nous agissons mal. En général, on croit que nous sommes absous et que nous pouvons cesser de nous sentir coupable si on nous dit qu’on nous pardonne, ce qui est loin d’être la vérité.
En réalité, personne n’a le pouvoir de pardonner une autre personne. Le seul pardon qui soit véritable est celui qu’on s’accorde à soi-même.
Prenons l’exemple d’une femme qui engueule son mari pour une bagatelle et qui s’en excuse par la suite en lui disant : « Je m’excuse mon chéri. J’ai perdu le contrôle. S’il te plaît pardonne-moi. Je ferai plus attention à l’avenir. ». Elle peut même lui donner toutes sortes de raisons pour avoir agi de la sorte.
En demandant pardon, elle affirme qu’elle a commis une faute, que ce qu’elle a fait n’est pas bien et que, par conséquent, elle doit changer. Elle s’accuse et ne s’accepte pas dans ce genre de comportement tout comme elle n’accepte pas que les autres agissent ainsi. Cette non-acceptation de soi fera en sorte qu’elle engueulera son mari à nouveau lorsqu’une situation semblable se présentera et ce, malgré ses bonnes intentions et ses promesses. Pourquoi? Parce que plus on s’accuse et qu’on veut arrêter à tout prix un comportement, plus il perdure.
On cherche à se sentir mieux en demandant pardon parce qu’on s’en veut et qu’on ne s’aime pas. Puis on répète le même comportement, on se sent davantage coupable et ça peut continuer ainsi pendant des années jusqu’à ce qu’une maladie se déclare ou qu’un accident survienne (de bons moyens pour attirer votre attention sur votre manque d’acceptation).
Se pardonner, c’est s’accepter même si on n’est pas d’accord avec notre comportement; c’est avoir de la compassion pour l’enfant en nous qui a peur; c’est reconnaître que nous avons des limites, que nous sommes humains.
Mais pourquoi est-ce si difficile de s’accepter? Parce que notre mental prend le dessus et qu’il croit qu’accepter signifie « être d’accord » et qu’en étant d’accord on continuera à agir de la même façon. Le mental ne peut pas comprendre les notions spirituelles. Il ne peut donc pas comprendre qu’accepter véritablement est un acte d’amour envers soi. La dimension mentale est nécessaire pour mémoriser, organiser et analyser tandis que les notions d’amour, de responsabilité et de pardon relèvent de notre dimension spirituelle qui est la seule à être en contact avec les vrais besoins de notre âme.
Revenons à l’exemple de la femme qui engueule son mari. Si elle s’acceptait, elle reconnaîtrait qu’elle est furieuse pour le moment et que c’est parce qu’elle souffre qu’elle perd le contrôle. Pour arriver à s’accepter ainsi, elle doit prendre sa responsabilité, c’est-à-dire admettre que son comportement vient d’elle-même et que les autres n’y sont pour rien. Ainsi, elle ne trouverait plus d’excuses pour justifier sa façon d’agir. Elle doit accepter qu’elle a des blessures non guéries qui lui font vivre beaucoup de peurs et qu’il lui est impossible d’y faire face pour le moment.
C’est ce qu’elle devrait partager à son conjoint au lieu de lui faire une promesse qu’elle ne peut pas tenir. Elle peut lui faire part que son plus grand désir est d’arrêter ce genre de comportement, mais que c’est trop difficile pour elle en ce moment, qu’elle n’a pas la force de faire face à ses peurs et qu’elle ne veut pas faire une promesse qu’elle ne pourra peut-être pas garder. Elle peut lui donner le choix de rester avec elle ou non tout en lui assurant qu’elle est bien décidée à guérir un jour, mais qu’elle ne sait pas combien de temps ça prendra.
En prenant sa responsabilité, en étant vraie avec elle-même et avec son mari, elle mettra toutes les chances de son côté pour se transformer. Quant à son mari, il aura l’heure juste et aura davantage envie de l’aider dans ce qu’elle vit. S’il a atteint ses limites avec les états d’âme de sa conjointe, il peut décider de vivre séparé d’elle jusqu’à ce qu’elle réalise son désir de cesser de gueuler pour n’importe quoi.
En résumé, on ne peut être ce qu’on veut être tant et aussi longtemps qu’on n’a pas accepté d’être ce qu’on ne veut pas être.
Je sais que je répète souvent cette notion. J’insiste parce que c’est le seul moyen de s’accepter et de se pardonner véritablement. Lorsqu’on y parvient, on ne ressent plus le besoin de demander pardon aux autres.
Avec amour,
Lise Bourbeau
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- Atelier Se libérer de l'emprise de l'égo
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- Livre Écoute Ton Corps Tome 2
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- Conférence 116 La puissance de l'acceptation
- Détente 012 Communication
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