La souffrance est ce qui fait le plus peur aux humains
Combien de fois ai-je entendu des gens me dire Je n’ai pas peur de la mort, mais j’ai peur de souffrir avant de mourir. La peur de souffrir est normale, mais elle a pris trop de place et a donné comme résultat une société qui veut à tout prix nier ou faire disparaître ce qui nous fait souffrir.
Dès notre jeune âge, quand nous tombons, il y a de suite un adulte qui nous dit que tout va bien se passer, que le bobo va disparaître avec un baiser ou une petite pommade. Nous ne pensons pas à dire à l’enfant qu’avoir mal fait partie de la vie et surtout nous ne lui apprenons pas à accepter ce mal.
Pourtant, c’est tellement facile d'apprendre quoi que ce soit à un enfant s'il sent notre acceptation, dans ce cas l'acceptation de la souffrance. Prenons l’exemple d’un enfant qui tombe et pleure beaucoup. Quelques fois, c’est plus par peur que par mal. En le prenant dans nos bras, posons-lui des questions en lui donnant bien le temps d’y répondre sans faire de commentaires:
Dis-moi où as-tu mal ? Est-ce que la sensation bouge ? As-tu eu peur en tombant ? Où ressens-tu la peur dans ton corps ? Est-ce que c’est gros ou petit ? Ferme tes yeux et regarde le mal et la peur qui sont là. Maintenant, imagine un beau soleil qui rayonne sur le mal et la peur. Laisse le soleil les réchauffer. Prends une bonne respiration et ouvre les yeux.
Ce qui est vraiment important, c’est que l’enfant puisse sentir l’acceptation de la souffrance de la part de l’adulte. En général, j’ai pu constater que cette acceptation enseignée par l'adulte donne de très bons résultats. Cet enfant aura beaucoup plus de facilité à accepter la souffrance et à grandir grâce à certaines souffrances que s'il a appris à entretenir la peur.
Je sais qu’il n’est pas facile d’accepter de souffrir, car de nos jours, notre société est très influencée par le système médical qui SE BAT contre la souffrance, la maladie et la mort. Rappelons-nous que tous les systèmes sont un reflet des croyances des gens de la société. Lorsque de plus en plus de personnes vont commencer à accepter de souffrir et à voir d’autres aspects des situations souffrantes, nos systèmes vont être influencés et vont changer.
Il est donc tout à fait naturel et humain de souffrir, d’être triste, mais c’est la peur et le rejet (déni) de la souffrance qui l’amplifie. L’opposé de la peur et du rejet est l’acceptation. Comment arriver à l’accepter ? En l’observant véritablement. Observer, c’est être attentif à ce qui se passe dans vos trois corps, sans aucun jugement ou accusation de votre part.
Observer dans le corps physique se fait comme dans l’exemple de l’enfant qui vient de tomber. Ensuite, observer le corps émotionnel, c’est vérifier comment vous vous sentez. C’est surtout vous donner le droit de ressentir de la peur, de l’inquiétude, de la colère, de la culpabilité, etc. Il sera plus facile alors de mettre un mot sur ce que vous sentez, par exemple je me sens impuissant ou je me sens inquiet.
Observer le corps mental, c'est vérifier ce qui se passe dans votre tête. Quelles sont vos pensées, que disent les petites voix qui vous font peur ? Surtout, n’essayez pas de les faire taire. Notez seulement tout ce qui se passe et accueillez tout en sachant que vous avez le droit d’être un humain avec des forces et des faiblesses.
Le fait de bien observer en accueillant, en acceptant la situation souffrante, signifie que vous êtes centré, donc dans votre lumière. C’est cette dernière qui vous aidera à découvrir ce que vous avez à apprendre dans cette situation. Quel est l’aspect positif qui peut découler de cette situation ?
J’ai la chance d’entendre de nombreux témoignages de gens qui ont fait un bon cheminement grâce à leurs maladies et je veux vous partager deux exemples.
Un homme m'a dit avoir remercié son corps après une crise cardiaque. Il a dû arrêter toute activité pendant six mois ce qui lui a permis de réviser sa façon de vivre. Il a décidé de vivre dans la joie plutôt que de prendre la vie trop à cœur et de s’en faire pour tout et pour rien.
Une mère de trois jeunes enfants était très dépendante de son mari qui est mort rapidement d’un cancer. Pendant un an, la peur de l’avenir et la dépression la maintenait dans la souffrance. Et tout à coup, elle s’est rendu compte que cette situation l’avait forcée à prendre des décisions au sujet de la maison et des enfants, ce qu’elle n’avait jamais cru possible pour elle quand son mari était vivant. En réalisant qu'elle avait pu prendre contact avec des forces inconnues en elle, cela l’a beaucoup aidée à accepter la mort et elle a retrouvé la joie de vivre.
C'est à nous de décider si nous voulons croire que nous souffrons À CAUSE de quelqu’un ou d’une situation ou bien si nous souffrons POUR apprendre sur nous. Que choisissez-vous ?
Si nous croyons souffrir À CAUSE de…, nous continuerons à vouloir nous battre contre le coupable. Il n'y aura aucun changement positif dans notre vie et la souffrance peut durer longtemps. Si nous croyons que souffrir peut nous aider à apprendre sur nous-mêmes, nous nous ouvrons au nouveau, à l’inconnu et à un changement positif, ce qui diminue la souffrance rapidement.
Avec amour,
Lise Bourbeau
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